Tuesday 3 January 2012

MADE IN JAMAICA: entre Reggae et Ragga

   C’est à l’aide d’un documentaire intitulé  Made in Jamaica que le génial Jérôme Laperrousaz a choisi de nous  conter  la naissance et l’évolution du reggae  et du rastafarisme, mouvement spirituel à l’origine de ce style musical.


 Mais plus qu’une rétrospective historique uniquement centrée sur ce genre, il analyse également sa mutation en cette nouvelle tendance que représente  le ragga dance hall, plus rude, plus offensif et plus violent que son ancêtre.  Avec la présence de Gregory Isaacs, Third World, Bunny Wailers, pour la partie reggae; et de Tanya Stephens, Lady Saw, Capleton, Elephant Man et Bounty killer pour la partie Ragga, le casting ne pouvait pas être plus complet et plus divertissant.

 “Reggae music is life, reggae music is love, reggae music is salvation, reggae music is redemption” : L’évolution du reggae est racontée par nouveaux et anciens représentants du mouvement et le documentaire offre un mélange parfait entre histoire, scènes musicales, divertissement  et citations “qui font mouche”. Il permet de comprendre la philosophie et l’essence de ce genre à travers le regard de quelques-unes de ses  figures les plus emblématiques, représentatives du “rêve jamaïcain”. 


  Comment cette petite île profondément marquée par l’empreinte de l’esclavage et de la violence a-t-elle réussi à être écoutée et adulée par des millions d’adeptes à travers le monde, en créant un style musical, une philosophie, qui allaient devenir un tel phénomène?


 Le film débute par le meurtre d’une des figures du mouvement ragga  les plus connues dans le pays, Bogle. Le spectateur comprend alors qu’ il va regarder  un film dérangeant et réaliste, qui lui fera oublier tous ses a priori à propos de cette musique, supposée pleine d’amour et de tolérance.  
  
  De Marcus Garvey à Bob Marley, de la lutte contre l’esclavage aux fêtes endiablées de Kingston, le film dessine parfaitement la discrète évolution de ce style : de la naissance du reggae, caractérisé par des paroles rédemptrices et libératrices, accompagnées de rythmes doux et lents, relevés par le charisme et la voix particulière de chanteurs de légende, à l’avènement du ragga, plus connu pour ses  paroles  violentes, crues,  parfois sexistes et racistes, accompagnées par des rythmes énergiques et explosifs. La Jamaïque y est décrite comme une île pauvre et isolée, dont la jeunesse demeure lasse, désespérée, et perdue.

  Même si la conclusion de ce documentaire peut paraître rude, MADE IN JAMAICA est un film à voir et à écouter! Le CD MADE IN JAMAICA est plein d’excellentes chansons, souvent en live, et réunit certains des reggaemen et raggamen  les  plus connus. Nous conseillons particulièrement le parfait  “96 degrees in the shade” de Third World, l’inoubliable “54-56 was my number” de Toots and the Maytals, Et le génial “Kingston 14” de Gregory Isaacs. Pour la partie Ragga, dansez sur “can’t breathe“ de la très sexy Tanya Stephens, ou “jah is my everything”, de Capleton. 


En conclusion, immergez-vous dans le passé et le présent des mouvements reggae et ragga et profitez!

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